Tridimensionnalité
La teinte de l’image visible sur le Linceul de Turin n’est pas uniforme. Les reliefs du corps ont marqué plus fortement le tissu et sont donc plus foncés que les creux, et ceci proportionnellement aux distances. C’est ce qui donne l’effet de relief impressionnant des photographies négatives où les valeurs sont inversées. En 1974, Paul Gastineau obtint une image en relief de la face du Suaire en utilisant un appareil analysant l’intensité lumineuse et relié à un stylet graveur. C’est cette image qui sert de logo au C.I.E.L.T. Il est juste de noter que, dès le début du siècle, Gabriel Quidor avait eu l’idée que devait réaliser Gastineau.
John Jackson, avec Bill Mottern en 1976 et Eric Jumper en 1978, soumit la photographie négative du Linceul à un analyseur de la NASA, le VP 8, qui transforme en distances les intensités lumineuses. Ainsi furent obtenues des images en relief du visage et de tout le corps du crucifié.

L’intérêt majeur de l’expérience américaine est que la photographie du Linceul est la seule qui donne un résultat de ce type. Tout autre portrait photographique traité par le VP 8 donne une image informe : et cela parce que les images bidimensionnelles ne contiennent pas assez d’informations et résultent de la réflexion sur le sujet de flux lumineux venus de plusieurs directions. Pour éviter ce résultat, on a photographié des bustes éclairés unidirectionnellement par un mince rayon lumineux ; on a obtenu alors une image très déformée, caricaturale, et cela en raison de la réfraction.
Pour que l’image du Linceul ne soit ni brouillée ni déformée, qu’elle apparaisse réellement en trois dimension, il faut qu’elle résulte d’un rayonnement n’ayant subi ni réflexion ni réfraction. Il n’existe à cela qu’une solution : c’est que ce rayonnement ait été produit par le corps lui-même.