CIELT - Centre international d'études sur le linceul de Turin
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Communiqué du CIELT sur l’actualité estivale relative au Linceul de Turin, septembre 2025

Depuis plus d’un siècle, les sciences se penchent sur le mystère du Linceul de Turin. Régulièrement on annonce une preuve définitive de l’origine médiévale de la relique. Pourtant ces preuves sont vite classées à leur juste place, et l’énigme de l’image du Linceul demeure irrésolue. Cet été, deux mises en avant, une simulation 3D qui expliquerait la formation de l’image et la découverte d’une phrase dans un traité du XIVe siècle qui confirmerait la thèse du faux, relancent le débat, d’autant qu’une certaine presse aime se faire l’écho de ce genre d’information. Mais, cette fois encore, ces nouvelles hypothèses ne peuvent expliquer, loin de là, l’ensemble des données accumulées par les sciences, ni dissiper le mystère de ce linge qui porte l’image d’un crucifié dont personne ne conteste, en fait, l’identification.

En juillet a été répandue dans l’actualité l’idée selon laquelle le Linceul n’aurait pas enveloppé un corps humain mais aurait seulement été mis au contact d’un bas-relief, une simulation 3D accomplie par Cicero Moraes, un « designer » brésilien, permettant prétendument d’étayer cette hypothèse. En réalité, l’hypothèse en question a été émise pour la première fois il y a au moins cent ans, et les nombreuses études physiques et chimiques menées depuis lors l’invalident totalement car ce contact avec un bas-relief est loin de rendre compte de tout ce que l’on observe sur le Linceul. Les modèles digitaux 3D peuvent contribuer à la réflexion, mais ils ne remplacent pas l’analyse physico-chimique et médicale du Linceul.

Depuis la fin du mois d’août, « la piste du faux » serait relancée par la traduction d’une phrase tirée d’un ouvrage daté de 1370, dont le savant auteur est Nicolas Oresme, alors doyen du chapitre cathédral de Rouen. Cette citation, où est mentionné le suaire de Jésus-Christ présent dans une église de Champagne, se double de l’affirmation qu’il serait un faux, réalisant en outre de faux miracles. De là à affirmer que l’on a donc toujours su que le Linceul était l’œuvre d’un faussaire, il n’y a qu’un pas que certains franchissent en croyant agir scientifiquement. Outre que cette information nécessite encore des recherches sur l’origine exacte du texte et sur son contexte, une telle lecture semble abusive car elle occulte des décennies de recherches précises qui vont dans le sens contraire.

Conformément à la démarche des équipes qui étudient scientifiquement le Linceul de Turin, le CIELT réaffirme que ces travaux exigent une approche rigoureuse et interdisciplinaire :
– qui distingue clairement quelles sont les données certaines acquises et quelles sont les hypothèses en cours,
– qui écarte le risque de présenter comme certaines des affirmations non démontrées,
– et qui intègre les résultats de toutes les disciplines impliquées en évitant les interprétations partielles et sectorielles.