CIELT - Centre international d'études sur le linceul de Turin
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Brèves

Cette nouvelle rubrique du site Internet propose un compte-rendu des publications et des émissions récentes, renouant ainsi avec une pratique qui était celle, encore il y a peu de temps, de la Revue internationale du Linceul de Turin (RILT).
N.B. Les services de presse doivent être adressés au siège du CIELT, 2 rue de Noailles, 78000 Versailles.

Bertrand Labouche. Le Linceul de Turin. Enquête sur une énigme. Préface de Dominique Tassot. Lanildut, éditions Géorama, 2023, 12 €.
Voici, paru au 4e trimestre 2023, un petit ouvrage structuré très logiquement en plusieurs parties bien articulées :
Le Christ a-t-il été enveloppé dans un linceul ?
– L’histoire du linceul.
– Ce linceul est-il contemporain du Christ ?
– Ce linceul pourrait-il être celui du Christ ?
– Le linceul de Turin face au carbone 14.
– L’image du linceul.
Préfacé par Dominique Tassot, l’un des fondateurs du CIELT, il a été conçu par l’abbé Bertrand Labouche.
Clair, abordable, dans un style simple, le texte est abondamment illustré de clichés, dont ceux de Thierry Castex, membre du conseil scientifique du CIELT, de croquis, cartes ou plans.
C’est un bon résumé des recherches scripturaires, historiques, iconographiques et scientifiques.
À noter plus particulièrement :
– une remise en cause de la radio datation de 1988, rédigée de façon très compréhensible ;
– l’évocation d’une nouvelle technique de datation par rayons X mise au point en 2020 par l’Institut de cristallographie de Bari (Italie) ;
– et un cliché peu connu de la silhouette, dans le béton d’Hiroshima, d’une personne désintégrée lors de l’explosion (phénomène de « photolyse éclair » que d’aucuns avaient, à tort, rapproché du « flash » de la Résurrection).

Laurent Rebeillard, Histoire de la Sainte Face de Jésus-Christ. Saint-Germain d’Esteuil, éditions de la Sainte Face, novembre 2023, 17 €.
L’auteur nous propose un petit ouvrage sur quatre tissus, tous conservés en Italie et portant ou ayant porté l’image de la Sainte Face de Jésus. Le livre a été présenté sur Radio Courtoisie dans le Libre journal de lumière de l’espérance de Dominique Tassot : Les images acheiropoïètes dans l’histoire chrétienne (10 décembre 2023).
Les quatre tissus sont le Santo Volto ou mandylion de Gênes, le voile de Véronique conservé à Saint-Pierre de Rome, le Linceul de Turin et le voile de Manopello. L’ouvrage décrit les linges et évoque leur histoire à travers de nombreux textes et légendes ; il fait la part belle aux écrits d’Anne-Catherine Emerich (béatifiée par l’Église, qui n’a cependant pas reconnu les notes de l’écrivain Brentano comme des écrits de la bienheureuse) ; il évoque sœur Marie de Saint-Pierre, Léon-Papin Dupont, sainte Thérèse et sa sœur Céline.
On n’y trouvera pas l’état des recherches scientifiques, non plus que des références précises des textes cités, souvent apocryphes : un ouvrage pour ceux qui cherchent la Sainte Face de Jésus.

Le Saint Suaire par Franck Ferrand. Radio-classique, 3 avril 2024
Vous vous intéressez au Linceul de Turin sans trop bien connaître le sujet ? et vous aimez les histoires ? surtout lorsque le conteur a un talent certain ? Alors ce podcast d’une vingtaine de minutes que Franck Ferrand consacre, en ce mercredi de Pâques 2024, au Saint Suaire est pour vous ! Même si tout ce qu’il raconte, très largement appuyé sur l’ouvrage de Jean-Christian Petitfils, et certaines de ses hypothèses, n’est pas forcément prouvé  !
Vous allez revivre la découverte extraordinaire en 1898, par Secundo Pia, d’une image sur le Linceul, alors exposé à Turin ; les tribulations possibles de la « relique » de Jérusalem à Turin en passant par Constantinople, Paris (ce qui n’est absolument pas validé ! ), Lirey et Chambéry ; les clichés de 1931, les recherches du Dr Barbet, la commission d’experts de 1969, les travaux de Max Frei sur les pollens en 1973 puis ceux du STuRP en 1978 ; et le coup de tonnerre du carbone 14 en 1988 qui conclut que le Linceul est médiéval.
Vous poursuivrez avec le symposium de Rome (dont Franck Ferrand aurait pu dire qu’il a été organisé par le CIELT) qui relève 15 anomalies dans les tests des laboratoires ; la détermination ultérieure d’un groupe sanguin, identique à ceux du suaire d’Oviedo et de la tunique d’Argenteuil ; et surtout les récents essais de datation : 2013, par une équipe pluridisciplinaire de l’université de Padoue qui date le Linceul de 250 ans autour de la mort du Christ et 2022, par des chercheurs italiens, utilisant les rayons X, qui le datent du Ier siècle de notre ère.
La conclusion vous fera entrevoir la poursuite des ostensions régulières … ainsi que la division des experts contemporains sur l’authenticité du Suaire.
Après l’écoute de ce podcast, dont on peut regretter qu’il ne mentionne jamais ni le Centro Internazionale di Studi sulla Sindone de Turin, ni le CIELT, et si vous souhaitez approfondir certains points, n’hésitez surtout pas à visionner ici la conférence de notre président, Laurent Touchagues !

The shroud : face to face. Documentaire de Robert Orlando. Redeem TV, 28 mars 2024
Annoncé depuis plusieurs mois, le documentaire The shroud : face to face est sorti le Jeudi saint 28 mars 2024 sur Redeem TV, une plateforme de streaming chrétienne gratuite, où vous pouvez le visionner en anglais, avec sous-titres. Il est le complément du livre éponyme publié en 2023 aux États-Unis par Sophia Institute Press.
Ce film est en fait le cheminement personnel du cinéaste américain Robert Orlando, depuis la mort de son père, dans un face à face avec Jésus, sur l’image du Linceul de Turin : une enquête sur une scène de crime et une quête de réponses aux grandes questions existentielles.
On voit le réalisateur circuler au volant de sa voiture, se rendre en avion à l’étranger : Jérusalem, Turin, Rome etc. Il collationne images d’archives et séquences de films. Il interroge des spécialistes du Saint Suaire, défavorables ou favorables à son authenticité (Dale Allison, Bruno Barberis, Craig Evans, Mark Goodacre, Gary Habermas, Emanuela Marinelli, Fr. Robert Spitzer etc.) dont les interviews, nombreux, constituent une partie du film. Il porte la croix sur la via dolorosa jusqu’à l’église du Saint-Sépulcre où l’attend Fr. Andrew Dalton, qui l’a accompagné dans sa quête, tout au long du documentaire.
Si vous attendiez un documentaire, historique ou scientifique, conçu de façon pédagogique, alors visionnez plutôt autre chose. C’est ici le récit d’un itinéraire personnel, sans nouvel apport à la connaissance du Saint Suaire. Mais c’est un témoignage de l’extraordinaire pouvoir de fascination du Linceul !

Le Linceul de Turin. Documentaire sur l’un des plus grands mystères de l’histoire réalisé par Emmanuel Acker, production Enquête de Foi, mars 2024.

Le 29 mars 2024, soit Vendredi Saint dernier, un documentaire est mis en ligne sur Youtube dans la série Enquête de Foi. D’emblée il s’annonce comme produit avec l’association Montre Nous Ton Visage (MNTV) : de fait son président, Louis Cador, est interviewé à plusieurs reprises ; et les documents historiques ont été rassemblés par Laurent Bouzoud. Mais des membres du conseil scientifique du CIELT, Thierry Castex et Tristan Casabianca, sont également interviewés.
Le documentaire explore les aspects scientifiques et historiques du Linceul : Secundo Pia et la découverte du négatif, ce qui s’est passé en l’an 33, la datation au carbone 14, la nouvelle datation aux rayons X ( WAXS) de 2022, les découvertes du STuRP en 1978, le sang du Linceul (Louis Cador expose ce qu’il a écrit dans le dernier numéro des Cahiers sur le Linceul de Turin, décembre 2023), l’impossibilité d’une image peinte, l’iconographie pré-médiévale, le lin, la conformité avec les évangiles, les clous dans les poignets, une image en 3D. S’agissant d’une série chrétienne, le documentaire se termine par le témoignage de Foi de Béatrice Guespereau, de MNTV.
Documents d’archives et illustrations soutiennent agréablement le texte. Les commentaires s’adressent à tous ceux qui connaissent déjà un peu le Linceul (en effet il n’y a pas de description générale) et ont entendu parler du carbone 14, de la tridimensionnalité ou d’analyses récentes, mais nul besoin, cependant, d’être un scientifique chevronné pour le regarder. Au fur et à mesure du visionnage, les arguments avancés rendent un peu plus improbable l’existence d’un faussaire qui aurait été un « visionnaire d’exception » !
Une réalisation récente à regarder et à diffuser à tous les curieux du Linceul !

Ce médecin légiste a réalisé l’autopsie du Christ à partir du Saint Suaire : entretien avec Philippe Boxho, médecin légiste. Famille chrétienne, mars 2024.
Voici, destiné au grand public, un témoignage de poids dans le débat sur l’authenticité du Linceul de Turin. Le Dr Philippe Boxho, médecin légiste qui a autopsié plus de 4 000 cadavres, donne, en une vingtaine de minutes, une véritable autopsie du corps visible sur le Linceul. S’il s’appuie sur les travaux du Dr Pierre Barbet, on peut regretter cependant qu’il n’évoque pas ceux du Dr Pierre Mérat ou ceux, plus récents et beaucoup plus détaillés, d’un autre médecin légiste, le Dr Alfonso Sanchez Hermosilla (voir L’Homme du linceul : homme de douleurs dans la Revue internationale du Linceul de Turin, n° 43, décembre 2022). Beaucoup d’éléments qu’il donne sont déjà connus, mais les non-spécialistes apprécieront la précision d’une description clinique qui correspond, par ailleurs, exactement au récit de la Passion de l’évangile selon saint Jean.
Le stress physiologique engendré par la flagellation se lit sur le Linceul ; le Dr Boxho a compté 120 coups de fouet donnés par 2 soldats de taille différente, qui ont entraîné une perte abondante de sang mais pas autant, dit-il, que le montre Mel Gibson dans son film. S’il ne voit pas les traces de la suée de sang (sans être cependant formel), il évoque bien les cheveux baignés du sang qui a coulé depuis le crâne blessé par la couronne d’épines.
La très forte constitution du Christ, sa masse musculaire importante expliquent sa survie après la flagellation mais le parcours jusqu’au Golgotha en portant un patibulum de 40 à 50 kg n’a pas pu dépasser une centaine de mètres : la via dolorosa que l’on présente à Jérusalem est « une invention du Moyen Âge ».
Confirmant les travaux du Dr Barbet, le Dr Boxho démontre que toutes les expériences faites sur des cadavres prouvent, comme on le voit sur le Linceul, que la crucifixion était faite dans les poignets, dans cet espace (appelé de Destot) connu de tous les bourreaux romains, et non dans les paumes qui se déchirent. Évoquant les crucifix de toutes les églises qui présentent des clous dans les paumes, il dit avec pertinence : « le Linceul contourne toutes les erreurs que l’histoire a faites sur la mort du Christ ».
Enfin, c’est sur les circonstances physiologiques de la mort du Christ que l’entretien est le plus intéressant. La mort est causée par une « asphyxie posturale », due à la façon de se tenir sur la croix ; le taux d’oxygène qui rentre, avec une respiration de plus en plus difficile, va se réduire et comme, à l’inverse, peu de CO2 ressort, le sang devient acide et c’est d’une acidose respiratoire que le sujet meurt. Le corps est figé avec la tête bien dans l’axe et, là encore, la tête penchée de la plupart des crucifix est impossible.
Saint Jean, nous dit notre médecin légiste, nous donne un détail scientifique qui prouve sa présence à la crucifixion. Voyant que le Christ est déjà mort, le soldat romain perce le flanc de Jésus d’un coup de lance et, de son côté, sortent du sang et de l’eau. Le poumon du Christ est contusionné par tous les coups reçus à travers la paroi du thorax, ce qui entraîne une coulée de plasma, le Dr Boxho le constate régulièrement en autopsie. Quand le soldat plante sa lance, elle va traverser le champ pulmonaire et toucher le cœur droit où se trouve le sang veineux qui s’écoule ; c’est une observation strictement scientifique de saint Jean « et c’est ce qu’on trouve sur le Linceul de Turin ».
Le Dr Boxho nous donne de nombreuses autres explications toujours intéressantes. Mais s’il ne dit jamais que c’est le Christ lui-même que l’on peut voir sur le Linceul de Turin, en bon scientifique, il nous montre que cette mystérieuse image correspond parfaitement pour un médecin légiste à tout ce que nous en disent les évangiles.

Le Linceul de Turin : témoin de la Résurrection. CNews, En quête d’esprit, 9 avril 2023.
En ce jour de Pâques, Aymeric Pourbaix a invité deux membres du conseil scientifique du CIELT, Dominique Tassot, l’un des co-fondateurs du CIELT, et Thierry Castex, pour faire le point.

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Le suaire de Turin est un faux du Moyen Âge. Démonstration ! par Zodiac ; avec la participation d’Andrea Nicolotti et de Nicolas Sarzeaud. Agoravox, 18 décembre 2023.
Un documentaire pour démontrer que le Linceul est bien un faux et critiquer, en les ridiculisant, tous ceux qui continuent les recherches après la radio-datation de 1988.
Beaucoup de recherches, des images d’archives (depuis la bulle d’indulgence jusqu’aux clichés récents de Thierry Castex en passant par des photos, reportages et interviews de scientifiques divers) mais aussi des images qui nuisent à une qualité scientifique (extraits des Visiteurs ou de films d’aventure). Un montage qui vise régulièrement à ridiculiser les partisans de l’authenticité (voix déformées, flashes qui se veulent humoristiques) ; à les épingler avec des accusations politiques ou religieuses (« intégristes », « antivax ») ; à les démolir : « des branquignols qui trimbalent 10 000 casseroles » ; le tout débité à toute vitesse, dans un français souvent vulgaire.
Une critique de la sindonologie, science créée spécialement pour l’étude du Linceul et qui ne regrouperait que des croyants partisans de l’authenticité ; une critique de méthodes qui ne seraient créées que pour le Linceul, afin d’arriver au résultat souhaité, au lieu de recourir aux procédés scientifiques courants : ce que Nicolas Sarzeaud appelle « le logiciel de la méthode inventée ».
Le montage fait la part belle aux opposants de l’authenticité : Ulysse Chevalier, Jacques Evin, Walter Mc Crone, Andrea Nicolotti et Nicolas Sarzeaud.
On y prétend qu’il serait possible avec les techniques actuelles de reproduire à l’identique le Linceul, d’ailleurs cela a déjà été fait et « c’est ressemblant » (ah bon ?) ; quoique plus loin il est dit que si on veut une copie 100% parfaite « c’est impossible », mais que cela ne fait pas de l’original quelque chose d’impossible à répliquer.
Les analyses du STuRP sont critiquées : le laboratoire aurait « bidouillé » son dateur via un volontaire de la corpulence semblable à l’homme du Suaire en injectant artificiellement des informations en 3D qui n’étaient pas présentes sur le Suaire.
Le protocole carbone 14 était rigoureux (plus loin il est cependant dit qu’il y avait tellement d’intermédiaires travaillant depuis des années, que le protocole ne pouvait pas être respecté à la lettre) ; un seul laboratoire aurait d’ailleurs suffi ; le manque d’homogénéité des trois laboratoires n’est pas fondamentalement incriminant, ni une plage de 130 ans impossible.
Il n’y a pas de sang sur le Linceul et d’ailleurs le sang devrait être noir, pas rouge (sauf que la présence de bilirubine explique la coloration rose-carmin) ; on pouvait enclouer dans les paumes (ce n’est pas ce que les expériences du Dr Barbet et de ses successeurs démontrent).
Un documentaire à voir pour connaître les arguments actuels contre l’authenticité du Linceul, mais dont la qualité scientifique est dépréciée par la façon dont il est mis en forme !