Les origines
Les origines
Le Centre International d’Études sur le Linceul de Turin (CIELT) est une association (loi française de 1901) de scientifiques de toutes disciplines – physiciens, chimistes, mathématiciens, médecins, experts en tissus, mais aussi archéologues, historiens, linguistes, biblistes etc. – créée après la publication, en 1989, par la revue Nature des résultats de la radio datation : celle-ci prétend dater avec certitude le Linceul des années 1260 à 1390.
Le STuRP
En 1978, Turin célèbre, par une ostension solennelle, le quatrième centenaire de l’arrivée du Saint Suaire en ses murs. À cette occasion une équipe de scientifiques américains, le Shroud of Turin Research Project (STuRP), procède, sur place et durant cinq jours, à des analyses sur le Linceul ; le rapport final est publié en 1981.
Le carbone 14
Au début des années 80, l’idée est lancée par des scientifiques d’utiliser le carbone 14 pour dater le tissu ; mais la méthode est alors encore trop destructrice. L’idée est relancée, en 1982, par un article de Science et Vie qui propose d’utiliser une toute nouvelle méthode, celle du spectromètre de masse, le « tandétron ».
Accompagné de frère Bruno Bonnet-Eymard, André van Cauwenberghe prend contact, à Lyon, avec Jacques Evin, spécialiste français du carbone 14. Tous trois suivent l’affaire jusqu’à ce que la décision de dater le Linceul soit acceptée par le Saint-Siège.
Désireux d’intéresser au Saint Suaire les milieux scientifiques dont il est issu, André Van Cauwenberghe tente, dès 1983, de constituer un comité scientifique français avec deux amis : le professeur Jacques Benard, membre de l’Académie des sciences et président de la Fondation de la maison de la chimie, ainsi que le professeur Lazlo Mester.
En 1988, trois laboratoires sont chargés de la mesure : le laboratoire d’archéologie et d’histoire de l’art de l’université d’Oxford, le département de physique de l’université d’Arizona à Tucson et l’Institut fédéral pour la physique des énergies moyennes à Zurich. Le 21 avril 1988, le Linceul est décousu de sa doublure et des échantillons découpés. Le résultat de la datation tombe six mois plus tard, le 13 octobre 1988 : l’échantillon est daté d’entre 1260 et 1390 après J.-C., avec un niveau de confiance de 95 % ; le Linceul est médiéval et ne peut donc être celui du Christ. Le rapport scientifique officiel paraît quatre mois plus tard dans la revue Nature. Le concert des médias du monde entier répercute à grand bruit la nouvelle. L’effet en est considérable. On peut croire l’affaire close.
Le symposium international de Paris
Les réactions, cependant, sont diverses. Certains, bons connaisseurs de l’histoire du Linceul, éprouvent de grandes difficultés à admettre que les résultats d’une expérimentation au carbone 14 puissent, à eux tout seuls, annuler les résultats des nombreux travaux qui, menés depuis près d’un siècle avec des méthodes rigoureuses, ont conclu à l’authenticité du Linceul du Christ. Il y a là une contradiction que l’on ne peut se contenter d’écarter d’un revers de main. André Van Cauwenberghe, connaissant la valeur des travaux antérieurs et définitivement convaincu de l’authenticité de la relique, projette audacieusement, avec l’aide de Jacques Evin (qui, lui, admet le verdict du carbone 14) et de la célèbre sindonologue américaine Dorothy Crispino, d’organiser à Paris un symposium scientifique international sur le sujet.
Il fait alors prendre corps à ce comité scientifique français qu’il a envisagé cinq années auparavant. Durant un an, une dizaine de scientifiques se réunissent périodiquement pour préparer le symposium, en faisant appel à tous les spécialistes du Saint Suaire les plus connus mondialement.
Les 7 et 8 septembre 1989, trois cents congressistes se réunissent dans une grande salle parisienne pour entendre une trentaine d’experts de toutes nationalités, y compris ceux qui ont participé à l’essai au carbone 14. L’objet de ce symposium est d’établir un bilan des travaux déjà réalisés, de déterminer les points de convergence et de divergence pouvant apparaître dans l’ensemble de ces études et de tenter de lever les doutes subsistants. Les débats renforcent la thèse de l’authenticité, révélant d’une manière éclatante que le fameux essai est entaché d’insuffisances, de négligences et d’erreurs qui enlèvent toute autorité aux résultats proclamés (https://linceuldeturin.com/wp-content/uploads/2019/05/cielt-symposium-paris-1989.jpg). L’on recommence, à partir de ce moment, à parler du Saint Suaire, dans la presse et un peu partout, et ce sont quelquefois les plus virulents détracteurs qui en font la meilleure publicité !
La naissance du CIELT
La machine est lancée. Le symposium de Paris montre la nécessité d’une coordination permanente. En novembre 1989, on décide de poursuivre le travail commencé et l’on jette les bases d’une association qui est appelée « Centre International d’Études sur le Linceul de Turin ». Les membres du comité scientifique précité en deviennent les membres fondateurs. Le CIELT, en quelque sorte fils non désiré de l’affaire du carbone 14, est né ! Sa première tâche est de publier les Actes du symposium à partir des communications des intervenants et de préparer une édition grand public.
Les symposiums suivants
Un deuxième symposium tenu à Rome en juin 1993, toujours sous la présidence d’André Van Cauwenberghe, achève le travail du premier (https://linceuldeturin.com/wp-content/uploads/2019/05/symposium-cielt-rome-1993.jpg). Désormais, on ne peut plus accorder de crédit à la datation de 1988.
En 1995, André Van Cauwenberghe préside, au Palais des congrès de Paris, une grande réunion scientifique où affluent plus de mille deux cents participants et qui s’accompagne de la publication d’une plaquette (https://linceuldeturin.com/wp-content/uploads/2019/05/rilt-nouveaux-regards-sur-le-linceul-de-turin.jpg).
Un troisième symposium international tenu à Nice, en mai 1997, prend une orientation différente. Il s’agit de regrouper les sindonologues du monde entier pour préparer et introduire l’exceptionnelle ostension publique du Linceul de 1998 qui doit célébrer le centenaire de la première photographie du Linceul. Ce symposium est entièrement consacré à des travaux strictement historiques et scientifiques, réunissant plus de 160 spécialistes, venus d’une douzaine de pays (https://linceuldeturin.com/wp-content/uploads/2019/05/symposium-scientifique-international-du-cielt-nice-1997.jpg).
Un quatrième symposium a lieu à Paris, en avril 2002. Réunissant divers scientifiques internationaux, il accueille près de deux cents congressistes (RILT, n° 24).
Le 9 mars 2023, un colloque scientifique fait le bilan de 33 ans d’évidences scientifiques face au mystère du Linceul.