L’Iconographie
L’ICONOGRAPHIE DU CHRIST
On peut affirmer que, de l’Antiquité à nos jours, toute l’iconographie du Christ, et spécialement celle de son visage, vient de la contemplation de l’image du Linceul. Plus ou moins directement, certes, les artistes se copiant les uns les autres. Plus ou moins fidèlement aussi, mais on remarque qu’à chaque nouvelle apparition du Linceul la ressemblance des œuvres d’art avec le modèle s’affine. On le voit aussi sur les monnaies byzantines.
Aucun texte du Nouveau Testament, ni des Pères apostoliques, ni des Pères de l’Église, ne donne le moindre détail sur l’apparence physique du Christ. Certains se sont livrés à des conjectures : pour saint Justin et Clément d’Alexandrie, le Christ était laid ; pour saint Jérôme, il était beau. La fausse lettre, en fait tardive, de Publius Lentulus et quelques textes apocryphes en font un jeune homme avenant. Les premières représentations du Christ le montrent comme un jeune éphèbe imberbe et aux cheveux courts. Ainsi en est-il dans une mosaïque du IIe siècle sous la basilique Saint-Pierre de Rome ; dans une fresque du IIIe siècle à Doura Europos, sur l’Euphrate ; dans les catacombes de Priscille à Rome au IIIe siècle également ; dans celles de de Maxime Sainte-Félicité aussi à Rome mais au IVe siècle comme à Hinton-Saint-Mary en Angleterre ; dans le mausolée de Galla Placidia et dans un diptyque en ivoire, tous deux à Ravenne au Ve siècle.
Mais, dès le IIIe siècle, dans l’hypogée des Auréliens à Rome, apparaît le type du Christ sémitique, avec nez long, grands yeux, barbe et cheveux longs. On le retrouve au IVe siècle dans les catacombes de Domitille, dans celles de Pierre et Marcellin. À la même époque, on le sculpte aussi sur des sarcophages à Rome, Milan et Arles : le Christ romain imberbe y cède la place au Christ sémitique barbu. Ce type se répandra universellement et provient selon Émile Mâle de mosaïques palestiniennes. On verra que la source première est l’image du Linceul. (à suivre…)
L’ICONOGRAPHIE DU MANDYLION
(à saisir)
L’ICONOGRAPHIE DU SAINT SUAIRE
(à saisir)